Les origines de cet art remontent au milieu du IIIe millénaire avant Jésus-Christ. Il était notamment utilisé lors des sépultures pour rendre hommage aux défunts. Les techniques d’orfèvrerie comme la fonte, le repoussage ou encore la ciselure d’or et d’argent étaient déjà parfaitement maîtrisées. Bijoux, coupes, plateaux, art liturgique, ou plus récemment luminaires et articles de décoration, l’orfèvrerie est partie intégrante de la culture au travers des civilisations. Au fil des années, les artisans ont appris les gestes des orfèvres d’antan et ont su conserver ce savoir-faire unique.
Les techniques de mise en forme des métaux nobles
La technique du martelage
Le martelage est une technique ancienne d’orfèvrerie utilisée pour mettre en forme, à froid, des métaux malléables tels que l’or. Ce procédé permet de faire ressortir toute la luminosité de la matière. Une pièce de métal est déposée sur une surface lisse puis frappée à l’aide d’un petit marteau au bout arrondi. L’inclinaison de l’outil et la force donnée par l’artisan lui permettent de la modeler comme un sculpteur taillerait ses œuvres en argile ou en cire. C’est un travail minutieux qui fragilise la pièce. L’orfèvre veille à garder une épaisseur et une résistance constantes sur toute l’œuvre et à ne frapper qu’une seule fois au même point. Une fois la pièce martelée, elle est recuite puis doucement refroidie pour la consolider et lui rendre sa souplesse.
Depuis plusieurs siècles, les orfèvres réalisent les mêmes gestes de précision. Des gestes appris et effectués chaque jour par les artisans chez Chevillard Frères.
Le repoussage
Savoir-faire unique, le repoussage peut être utilisé pour travailler la plupart des métaux : laiton, or, argent, cuivre, acier, etc. L’orfèvre dispose d’une fine plaque de métal appelée « flan », d’une molette et d’un mandrin (modèle généralement en bois). Il couche le flan à l’aide de sa molette sur le mandrin pour lui en faire prendre la forme. Afin qu’il soit toujours à égale distance du tour et puisse exercer une pression régulière, il est retenu par une ceinture le rattachant à la machine.
La technique de la ciselure en orfèvrerie
Entre la mise en forme et la décoration, la ciselure peut se rapprocher de la sculpture ou de la gravure. À l’exception que le ciseleur n’enlève pas la matière mais la déplace pour ne pas diminuer le poids de son œuvre. L’orfèvre utilise un petit marteau et des ciselets qui peuvent prendre différentes formes. Il peut travailler le métal de face, le défoncé ou de revers, le repoussé. La première technique aura un effet creusé tandis que la seconde apportera du relief.
Pour ciseler une pièce fermée en repoussé, le maître orfèvre n’a d’autre choix que de travailler à l’aveugle à l’aide d’outils qui lui donnent accès à l’intérieur : la recingle. La recingle est un instrument en acier, d’environ 25 cm de long avec deux coudes opposés à 90°. Un côté est maintenu par un étau, tandis que l’autre se trouve à l’intérieur de la pièce. Grâce à l’élasticité du métal, la vibration du coup de marteau donné sur le coude fixé se répercute à l’autre extrémité de la recingle pour façonner l’œuvre.
Les gestes d’assemblage
La brasure
La brasure est l’une des techniques d’orfèvrerie qui permet de fixer deux parties d’une création sans que cela ne se voie. L’objectif est de rendre cette soudure invisible pour garantir la finesse de l’œuvre. Pour ce faire, l’orfèvre utilise un alliage de métaux qui a une température de fusion inférieure à celle des composants de la pièce (or, argent, laiton, bronze, …). Ensuite, à l’aide d’un appareil à souder (lampe, chalumeau, fer, …) et d’une tige, l’artisan chauffe l’alliage pour que ce dernier soude les deux éléments.
Le Petit Chien pendeloque de Suse est l’une des premières œuvres connues où la bélière a été fixée par brasure. C’est un véritable tour de maître pour les orfèvres d’Uruk qui ont confectionné et assemblé cette pièce de 1.5 cm sur 1.4 cm.
Les techniques de décoration en orfèvrerie
Il existe différentes techniques pour décorer des pièces en orfèvrerie : le filigrane, la granulation ou encore l’épargne.
Le filigrane et la granulation
Le filigrane est une méthode utilisée en orfèvrerie. Cet art consiste à ajouter de la matière à la pièce, notamment des fils d’or ou d’argent qui apportent un effet de dentelle. L’ornement peut être placé sur fond ou ajouré selon le résultat souhaité.
La granulation s’effectue, quant à elle, grâce à de minuscules granules d’or (jusqu’à deux millimètres de diamètre). L’orfèvre les dispose sur la surface à décorer avant de les souder délicatement pour ne pas altérer la qualité de l’œuvre.
Le travail d'épargne en orfèvrerie
Le savoir-faire de l’épargne est précieux pour une orfèvrerie. Il permet d’allier dorure et argenture sur un même objet et ainsi créer des pièces uniques et originales.
L’orfèvrerie est un art ancien basé sur des gestes ancestraux que les orfèvres se transmettent à travers les âges. Chevillard Frères a conscience de la rareté et de la beauté de ce patrimoine. Nous avons à cœur de le sauvegarder et le léguer aux générations futures. C’est pourquoi nous formons chaque année de nouveaux talents à ces gestes dans le respect de la tradition.